Sur l’île de Saint Martin, comme dans toutes les Antilles, la présence de singes vervets pose une réelle problématique aux localités. En effet, cette espèce s’avère particulièrement envahissante et peut transmettre certaines pathologies à l’Homme. S’il est difficile de connaître l’évolution exacte de la population de singes verts à Saint Martin, les autorités de la partie néerlandaise ont récemment approuvé un programme de lutte controversé. Nous vous expliquons ici les différents enjeux et problèmes liés à la présence de ce singe.
Quelle est l’origine des singes verts dans les Antilles ?
Originaires d’Afrique australe et d’Afrique de l’est, les singes verts ont d’abord été introduits dans les Petites-Antilles au XVIIe siècle, notamment sur les îles de St Kits et de Barbade, avant d’être importés au XXe siècle à Saint Martin. Si cette espèce à la fourrure grise et à la tête noire peut sembler inoffensive de prime abord, elle constitue pourtant un réel danger pour les écosystèmes locaux, en raison de leur capacité à se reproduire et de leur espérance de vie d’une trentaine d’années. Les premiers spécimens introduits ont d’ailleurs rapidement fondé une population importante sur l’île puisqu’un comptage réalisé par l’ONG en 2021 recensait ainsi près de 450 vervets sur place. Un nombre croissant, avec lequel augmentent également les dégradations et les plaintes rapportées par les habitants aux autorités locales.
Pourquoi le singe vert est-il problématique à Saint Martin ?
Sur certaines îles des Caraïbes comme la Guadeloupe, les singes verts ont été introduits plus tard, en 2010, et restent encore peu visibles. À Saint Martin, le nombre de spécimens installés est plus important et entraîne notamment des dégâts agricoles sur les plantations et les cultures de l’île. Les vervets n’ont d’ailleurs aucune gêne à se rapprocher des habitations lorsque la nourriture devient difficile à trouver, pillant ainsi les garde-mangers et les cuisines des saint-martinois.
De plus, les singes verts peuvent faciliter la transmission de pathogènes à l’Homme tels que le chikungunya, la rage, l’Hépatite E ou encore la dingue. Un risque sanitaire à ne pas négliger quand on sait que ses spécimens peuvent se montrer agressifs pour arriver à leur fin. Des cas d’agressions de chiens, mais aussi de morsures sur l’Homme peuvent alors rapidement induire des conséquences beaucoup plus graves encore pour les populations autochtones et les touristes en vacances. Face à ce constat alarmant, les autorités néerlandaises de Sint Maarten ont ainsi pris une décision draconienne pour éradiquer le problème des vervets sur l’île.
Sint Maarten : un programme de lutte controversé
Il y a quelques jours, la partie de l’île Saint Martin régie par l’État autonome du royaume des Pays-Bas a approuvé un programme de lutte contre les singes verts, visant à capturer et à abattre la totalité des spécimens sur les trois prochaines années. Un plan controversé qui a donné lieu aux réponses critiques et vives de plusieurs associations à l’international. Ces dernières pointent ainsi une mesure inefficace et brutale, et préconisent la possibilité d’une stérilisation des spécimens de l’île plutôt que leurs simples exécutions. L’enjeu serait alors la mise en place de différentes solutions pour favoriser une cohabitation plus harmonieuse entre les singes et l’Homme.
Pour le moment, Sint Maarten reste néanmoins sur ses positions et des discussions seraient en cours avec la partie française de l’île, afin d’établir une procédure commune à tout le territoire face aux problèmes des vervets. Un enjeu important et complexe où la préservation de la biodiversité locale sera inévitablement au cœur du débat entre les deux autorités.
